top of page

Papa

Vassilis Alexakis

 

Que faire lorsqu’un petit garçon inconnu vient vous demander de rentrer à la maison en vous appelant papa ? Est-il possible de continuer à être jaloux d’une femme aimée, et qui est morte ? Comment perdre son emploi à cause d’un coup franc marqué par Michel Platini ? Les situations imaginées dans ces nouvelles peuvent paraître loufoques ou étranges, à la limite du rêve éveillé. Elles parlent pourtant des sentiments les plus banals et les plus fondamentaux de la vie : le désir, la peur de l’âge, l’aspiration à l’impossible, la solitude. Vassilis Alexakis les évoque dans une langue admirable de concision, qui se prête à l’humour discret comme aux plus bouleversants aveux.

 

Paris-Athènes

Vassilis Alexakis

 

Ce sont les mots, bien sûr, qui occupent le devant de la scène dans cette autobiographie aux allures de roman : les mots appris à Athènes et à Santorin il y a longtemps, les mots découverts à Lille et à Paris qui ont permis à Vassilis Alexakis d'écrire ses premiers romans, les mots grecs encore, oubliés puis retrouvés. Petite odyssée à travers deux langues, évocation bouleversante des drames et des bonheurs qu'engendre un tel voyage, Paris-Athènes, est plus que cela : la quête d'un moi qui fuit sans cesse et que seule la littérature permet d'appréhender, de sauver peut-être. Alexakis rêve qu'il sera à Athènes quand la mort viendra le chercher à Paris : « Je sais qu'elle est capable de faire le voyage, écrit-il, mais avec un peu de chance je serai déjà parti quand elle arrivera. Mes déplacement n'ont peut-être d'autre but que de la semer. J'espère secrètement qu'elle se lassera de frapper à ma porte, qu'elle jugera superflu de s'occuper de quelqu'un qui, de toute façon, n'est jamais là. »

Avant

Vassilis Alexakis

 

« Avant. Pourquoi les gens qui sont ici ne se voient-ils pas ? Ils semblent distinguer le jour de la nuit uniquement grâce au bruit du métro de la station la plus proche. Mais proche de quoi ? Tous s'épuisent à creuser une galerie. Sont-ils seulement dans la bonne direction ? Ils n'essaient pas de se toucher. Ils ne parlent pas au gardien, ils en ont bien trop peur. Ils ne sont même plus sûrs du temps qui passe. Et pourtant, ils tiennent absolument à fêter l'anniversaire d'Olivier. Sont-ils encore capables d'éprouver du chagrin, des sentiments ? Ils ne sont pas si différents de nous. Certains sont nés au début du siècle, d'autres après la guerre, Olivier a onze ans. Des couples se font et se défont. Mais pourquoi se réjouissent-ils dès que l'on enterre quelqu'un ? Que leur est-il arrivé ? » Vassilis Alexakis « L'enfer d'Alexakis est pavé de souvenirs bien vivants, d'historiettes, de vignettes ou d'anecdotes souvent drôles et tellement justes qu'elles parviennent à distraire l'auteur de ce qui le mine et le travaille, l'agonie de sa mère à l'hôpital et sa mort. Avant, c'est du temps où nous étions en vie, mais au présent de l'écrivain, c'est maintenant, avant que sa mère ne meure. D'où ces jeux des voisins de l'auteur qui se demandent sans arrêt où ils en sont. Sont-ils morts ? Ils n'aiment pas le mot décédé . Mais enfin ils conviennent qu'après ce qui leur est arrivé, etc. Le narrateur, quand il oublie sa mère, revient toujours à son dada, l'écriture. Il a des idées de romans fabuleuses, qui font rire, comme cette incroyable partie de cartes dans le noir, sans cartes (une réussite , reposant uniquement sur la mémoire), qui est une de ces mille idées formidables dont Alexakis a les poches pleines ainsi que la blague à tabac, de ces petites fusées qu'il ne tire pas complètement parce que ce n'est pas le moment, le chagrin qui vient est trop grand. Il pense à sa propre disparition : Cela me vexe que personne ici n'ait lu un de mes livres. Cela ne m'étonne pas, j'avais très peu de lecteurs. Quelle serait l'audience de ce manuscrit, si, par miracle, il sortait d'ici ? Une bonne audience, sûrement, on le verra bientôt. On le verra tous après, comme tout un chacun. » Michel Braudeau

Le premier mot,

Vassilis Alexakis

 

Est-il vrai que le « ou » exprime la lourdeur comme le pense Victor Hugo et que le « r » évoque l’écoulement de l’eau comme l’affirme Platon ? Quelle est la durée moyenne de vie d’un mot ? Pourrait-on écrire un roman français en utilisant exclusivement des mots d’origine étrangère ? Pourquoi les grands singes utilisent-ils trois cris différents pour prévenir d’un danger ? Une foule d’interrogations secondaires apparaissent autour de la question principale : quand les hommes ont-ils parlé ? Et qu’est-ce qu’ils ont dit quand ils ont parlé ? Quel a été le premier mot ? Le problème fait d’autant plus rêver qu’il est difficile à résoudre. Il fallait donc un roman pour l’aborder. Le premier mot est avant tout l’histoire d’un homme, Miltiadis, né en Grèce, professeur de littérature comparée à Paris, qui aimerait, avant de mourir, connaître ce mot. Hélas, il meurt avant de l’avoir découvert. C’est sa soeur, une femme d’une soixantaine d’années, qui se chargera d’élucider l’énigme. Elle rencontrera des scientifiques de tous bords,squi lui parleront du cerveau humain, du langage des bébés, des chimpanzés et de l’homo sapiens, de Darwin et des créationnistes, de Rousseau et d’un roi d’Égypte qui avait fait élever ses enfants loin du monde pour voir dans quelle langue ils s’exprimeraient spontanément. On verra évoluer autour d’elle plusieurs personnages ; Aliki, la femme du disparu, Théano, sa fille, Jean-Christophe, son ami de toujours, Bouvier, son vieux maître, un professeur de linguistique américain qui meurt dans les bras d’une femme dont il ne connaît pas la langue, une mendiante roumaine qui apprend le français sous la couverture qui lui sert d’abri, et Audrey, une jeune fille sourde, qui se prépare à participer à une représentation d’Antigone en langue des signes. Il semble que nos ancêtres gesticulaient beaucoup avant de commencer à parler, comme d’ailleurs nous continuons à le faire.La passion que met cette femme à mener son enquête jusqu’au bout donne la mesure de sa détresse. Comme elle ne peut pas échouer, elle réus

La langue maternelle

Vassilis Alexakis

 

Pavlos est rentré à Athènes sans raison précise et sans même réserver son billet de retour pour Paris où il vit et travaille depuis plus de vingt ans. Il redécouvre une ville, une culture, ses origines, un pays très jeune et très vieux à la fois et choisit bientôt d'élucider un mystère qui semble contenir toutes ses incertitudes : quel est donc le sens de la fameuse lettre E jadis suspendue à l'entrée du Temple d'Apollon à Delphes ? Pavlos ne néglige aucune piste pour essayer de résoudre l'énigme : de Jannina à Delphes, il parcourt tout l'ouest du pays. Il mâche des feuilles de laurier comme le faisait la pythie, interroge les archéologues, les chauffeurs de taxi et même son père fabulateur qui préfère réunir les dames de son quartier pour leur raconter les aventures d'un jeune homme, Pim, qui traverse les États-Unis à pied. Pavlos s'interroge enfin sur le silence de sa mère absente. N'est-ce pas le silence que la lettre E évoque pour lui ? Il ne semble pas pressé de trouver la réponse : l'énigme lui tient compagnie. Il apprend ainsi que le temps est un enfant qui s'amuse en jouant aux dés. Il se dit que le but de l'écriture n'est peut-être pas d'éclaircir mais de multiplier les mystères. À l'évidence, sa langue maternelle, ta ellènika, commence bien par cette lettre E. Et s'il en était ainsi de tous les mots ? Vassilis Alexakis vit entre Paris et Athènes depuis 1968. Il a publié une vingtaine de livres dont sept romans parmi lesquels Je t'oublierai tous les jours, Talgo, Paris-Athènes et Avant.

 

 

 

 

Je t'oublierai tous les jours

Vassilis Alexakis

 

Un homme, qui ressemble à Vassilis Alexakis, s’adresse à une personne qu’il connaît bien, une femme qui lui manque et à laquelle il a besoin de se raconter. Il lui plaît de délivrer à cette destinataire des nouvelles du monde aussi bien que des nouvelles plus intimes, qui le concernent, lui et sa famille, lui et ses amours, lui et ses enfants. On découvre peu à peu que les événements rapportés ont eu lieu ces dix dernières années. C’est donc l’histoire d’un homme qui raconte à une absente tout ce qui s’est produit d’important à ses yeux depuis une décennie. Il lui parle très doucement, comme si elle l’entendait vraiment, il croit parfois la distinguer et la croiser sur son passage. Page après page, on devine qu’Alexakis s’adresse à sa mère, qu’il a bel et bien perdue. Voilà l’événement le plus sérieux de sa vie. Il n’y avait aucune raison d’interrompre la conversation, même quand les nouvelles à délivrer ne sont pas si bonnes. Comment révéler à sa mère disparue que son mari, le père du narrateur, est mort à son tour ? C’est le dernier aveu de ce livre, le dernier secret, mais, comme toujours chez Alexakis, il n’y a guère de place pour la complaisance. Ce nouveau roman, qui rassemble tous les thèmes chers à l’auteur de La Langue maternelle et des Mots étrangers, est aussi rieur que tragique. Pourquoi pas universel ?

 

L'Enfant Grec

Vassilis Alexakis

 

C’est l’histoire d’un va-et-vient incessant entre deux jardins, celui de l’enfance, situé dans le quartier de Callithéa à Athènes, et le jardin du Luxembourg, où le narrateur erre péniblement, soutenu par ses béquilles. Il vient de subir une grosse opération, mais qui n’intéresse plus personne, sauf la dame qui tient les toilettes du jardin, un clochard nommé Ricardo, la directrice du théâtre de marionnettes et un vieil homme à cheveux blancs qui ressemble à Jean Valjean. La solitude fait peu à peu surgir autour de lui tous les héros de son enfance, ceux qui ont réellement fréquenté le Luxembourg, comme Jean Valjean et les trois mousquetaires, mais aussi Tarzan qui ne comprend pas pourquoi on construit des maisons autour des jardins alors qu’il y a tant de places dans les arbres, des orphelins, des pirates, des Indiens et Richelieu qui surveille tout ce petit monde à travers les fenêtres du Sénat. Il y a aussi la mort, représentée par une marionnette géante vêtue de blanc qui a des pattes de poulet à la place des mains, et une belle Italienne coulée dans du bronze.Le bruit du monde parvient assourdi jusqu’au jardin : on entend les cris des jeunes gens qui manifestent place de la Constitution à Athènes, on apprend que Zorba a dansé dans le Bundestag devant les députés allemands. Comme les romanciers aiment bien envoyer leurs personnages sous terre, dans les égouts ou dans les terriers, l’histoire finira dans les catacombes. Jean Valjean aura la bonté de porter le narrateur sur son dos. Comme on le devine, le personnage central du roman est la littérature.

Le sandwich

Vassilis Alexakis

 

« Le Sandwich était le titre de mon premier roman, qui n’a jamais été réédité, ce qui est bien regrettable. Je me souviens que je donnais la longueur exacte de l’avenue des Champs-Élysées et que mon narrateur tuait sa femme et la découpait en morceaux. J’avais emprunté un personnage nommé Pipiou à un livre pour tout petits enfants et celui d’un méchant moine à Pénélope Delta, le plus célèbre auteur grec pour la jeunesse. Cela m’amusait de réunir plusieurs genres littéraires dans le même volume, de tourner en dérision mes lectures. Je voulais en finir avec la littérature avant de commencer à écrire. »  Extrait de L’Enfant grec.

Le coeur de Marguerite

Vassilis Alexakis

 

Marguerite n'est pas toujours là. Elle a deux enfants et un mari. Le narrateur parle souvent avec son fantôme. Leur liaison dure depuis deux ans et n'existe qu'à moitié. Est-ce une bonne idée de la raconter ? Le narrateur a la nostalgie des histoires sans lendemain qu'il vivait avant de rencontrer Marguerite. Il s'interroge sur la signification de cette histoire et sur le sens des mots qui prennent de plus en plus de place dans sa vie. Peuvent-ils l'aider à comprendre, à oublier ? Il se passionne pour un vieil écrivain allemand, Eckermann. Il ne l'a jamais rencontré, mais il connaît son oeuvre par coeur. Eckermann vient en Grèce donner une conférence. Le narrateur réussit à faire sa connaissance. Il parle de tout à ce vieil homme qu'il connaît si bien et si mal : de Marguerite, de son manuscrit resté inachevé. " Combien de personnages avez-vous ? lui demande l'écrivain. - Trois, répond le narrateur : Marguerite, moi et vous. " Pourquoi écrit-on ? Pourquoi devient-on amoureux ? Ces deux questions, qui se posent tout au long du livre, auront leur réponse. C'est Eckermann qui répondra à la première, Marguerite à la seconde. Le narrateur finira par se rendre compte que certaines réponses demandent du coeur.

bottom of page